mercredi 29 juin 2016

Random work of wow : De Dickens à Star Wars

Le serial est une forme narrative toute particulière.
Aujourd'hui, elle désigne surtout pour le spectateur un format cinématographique à petit budget fonctionnant selon le principe du feuilleton, un modèle qui vécut son apogée dans les salles obscures du début du XXème siècle.
Tiré des roman-feuilletons publiés dans des périodiques depuis alors plus d'un siècle, le serial répondait à des impératifs bien précis, notamment sa durée (tant le nombre d'épisodes que leur minutage propre) et son modèle narratif, les épisodes devant autant que faire se peut se terminer sur un cliffhanger afin de donner envie au spectateur (payant) de voir la suite. De fait, les genre aventureux étaient les plus représentés, s'inspirant là encore des récits de prose de l'époque (les westerns, la SF naissante...) notamment des pulps (Tarzan et le Shadow apparaîtront plus d'une fois sur les écrans), voire des comic strips (Flash Gordon, le Phantom) ou des comic books alors tout jeunes et autrement moins bien considérés que leurs cousins des journaux (Superman -avec des scènes de vol animées reprenant le travail des frères Fleischer sur le personnage-, Batman, ou encore Captain Marvel auront droit à leurs séries).
La visée était purement récréationnelle, placée en première partie d'un film plus long et à plus gros budget selon le format double feature commun à l'époque. Avec le temps, le serial, de plus en plus populaire et de plus en plus cher, laissera la place à un type de programme réservé jusque là aux avant-séances (en compagnie des flash info) : les cartoons, plus courts et moins compliqués à produire.

Longtemps ignoré voire méprisé par les historiens du cinéma, le serial est aujourd'hui un objet d'attention pour les amateurs de genre et de vieilleries oubliées, bien aidés par la réévaluation à laquelle le format eut droit grâce à la télévision (modèle de diffusion autrement plus propice au récit épisodique) et, surtout, à de nombreux cinéastes inspirés...

Et d'habiles vidéastes se proposent parfois d'en faire une étude sur à peine sept minutes et fourmillant pourtant de détails croustillants.

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